Un homme sous un lampadaire cherche ses clés. Un passant se met à les chercher avec lui. "Etes-vous certain de les avoir perdues ici?"
"Non, répond l'homme, mais c'est le seul endroit où il y a de la lumière"
Il existe à côté de ce lampadaire d'autres lampes plus diffuses ou provisoirement voilées qui pourrait l'aider...
Junichirô Tanisaki dans l'éloge de l'ombre démontre qu'une culture ayant intégré une part d'obscurité peut résister aux assauts de la lumière immédiate, celle qui, dans cette petite histoire, empêchent notre homme de trouver ses clés.
Notre culture a tendance à tracer le programme de nos questions, de nos curiosités, de nos informations, à mettre ce programme défini sous la lumière pour donner l'impression d'être brillamment éclairée. Elle est experte pour créer des Narcisses éclairés dont la connaissance tourne dans une boucle auto-renforçante des savoirs et des moyens de recherche déjà acquis.
Le reste, l'ombre? Souvent on ou ne se donne pas les moyens d'aller vers ces zones plus obscures car on ne s'y intéresse pas, ou peu...
En situation d'incertitude, l'homme sert de lampadaire pour l'homme. Comme les voyageurs de Descartes, perdus dans la forêt ; ils sont pressés d'en sortir et utilisent le moyen connu et préconisé par le philosophe : aller toujours tout droit. Ils arriveront bien quelque part, mais où?
Faut-il absolument sortir de la forêt avec une ligne droite? Pourquoi ne pas rester au centre, sa familiariser avec l'obscurité et observer les éléments afin de trouver des indices de bonne direction?
Cette parabole nous invite à questionner l'héliocentrisme de notre conscient : nous privilégions ce dernier à l'instar de la raison, il nous donne un éclairage immédiat mais ce que l'on gagne en visibilité, ne le perdons-nous pas en profondeur?
N'avons-nous pas intérêt à explorer nos lampes provisoirement voilées?
C'est ce que propose l'hypnose...
Valérie Manelfe
Hypnose & Thérapie brève
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